posté le 02-06-2011 à 22:39:27
La princesse voleuse
[Voici la première nouvelle que j'ai écrit. J'avais 16 ans à l'époque et c'est en fait un rêve très précis que je me suis efforcé de retranscrire au mieux le lendemain matin. Ce fut ma première expérience jouissive de l'écriture qui me donna le goût d'écrire. Bonne lecture!]
Au temps des guerres et des empires d‘Orient, des rois et des armées, il y a avait un petit royaume qui vivait en paix. Du moins, seulement parce que son sultan, le grand Mammed le Deuxième, ne voulait pas de bruit dans ses terres.
Il était donc interdit de crier, et d’inventer ou d’utiliser des machines qui faisaient beaucoup de bruit. Le souverain ne voulant pas que son royaume s’effondre à cause de ses directives, il permettait quand même aux gens de vivre. Il s’était alors construit une forteresse avec des murs pas très hauts mais très large afin de ne rien entendre quand il se promenait dans ses jardins.
Il fit de même autour de ses villes pour pouvoir chasser en ayant pour seuls bruits ceux de la forêt. Il avait donc le royaume le plus calme et le plus fortifié de tout les petits royaumes environnants.
Pourtant, ce calme ne plaisait pas à tout le monde. Une des filles du sultan, qui venait d’atteindre l’âge de se marier, ne trouvait pas son goût dans la file de princes et de nobles qui venait chaque jour quérir sa main. Mirah, car c’était son nom, décida alors de quitter le palais pour trouver elle-même un prétendant. C’était, bien sûr, interdit. De plus, le vacarme de l’alarmante nouvelle pouvait mettre le roi fou de rage. Mirah décida quand même de partir un soir, pendant la fête de l’anniversaire du roi, moment où l’on pouvait faire un peu plus de bruit car la joie était difficile à exprimer en silence.
Mirah se mit alors en tenue pour éviter de se faire remarquer parmi les gens qui vivaient à l'extérieur du palais. Elle s’habilla avec son pantalon bouffant bleu ciel et mis le haut qui lui correspondait. Elle ne prit ni voile ni châle mais une cape noire avec une capuche afin de cacher son identité.
Elle profita du changement de quart pour sortir sans être vue. Une fois dans les rues avoisinantes, elle commença à flâner et profiter de sa sortie pour assister aux fêtes dans la ville. Elle s’approcha alors d’une estrade où une jeune femme jonglait et dansait au rythme d’un groupe de flûtes.
Assouan était un jeune homme qui n’avait pas eu beaucoup de chance dans son enfance et qui finit par devenir un voleur de petit chemin. Cette année l’anniversaire de sultan lui permit de faire des réserves jusqu’aux prochaines grandes fêtes du royaume. Il avait peu volé dans la matinée mais il était tombé sur un gros marchand qui devait se poser la question de comment une bourse aussi pleine pouvait bien lui avoir été volée. Assouan était heureux de son coup et pour fêter ça il décida de voler une dernière fois avant de s’éclipser dans la ville voisine.
Assouan volait de préférence les marchands et les jeunes femmes. Les premier parce que leurs bourses était finalement l’endroit le plus riche et le moins bien gardé de tout le royaume et les deuxièmes parce que si elles le remarquaient elles ne pouvaient crier sous peine d’une punition par les gardes. Et Assouan était suffisamment rapide pour ne pas se faire attraper, la plupart du temps.
Sa prochaine victime, il la repéra parmi les spectateurs de la jeune Asmila, qu’il connaissait car elle lui demanda un jour d’aller chercher son châle coincé en haut d’un mât à drapeaux de la ville voisine, et bien que Assouan soit un voleur, il avait suffisamment de bon fond pour aider les gens en détresse, surtout s’ils sont issus du même milieu que lui.
Sa victime, cette fois, était une jeune fille qui devait avoir son âge, et bien qu’elle se cachait sous une grande cape sombre à capuche, Assouan avait tout de suite remarqué qu’elle voulait passer inaperçue. Il y a souvent deux raisons à cela, soit c’est parce qu’elle était riche et ne voulait pas qu’on le sache, soit c’est parce qu’elle était d‘une classe supérieure dans la société et ne désirait pas être opportunée. Au moins une de ces deux raisons suffisait à se cacher quand on se promène en ville un jour de fête.
Assouan se fichait de connaître les raisons qui poussaient cette fille à se cacher, mais il savait qu’il pouvait compter sur une bonne bourse s'il réussissait à la lui voler. Il commença alors à se rapprocher doucement d’elle par le coté droit et il aperçut alors au bout de la rue une bagarre entre un soldat du roi et deux malfrats. Le soldat donna l’alerte et tout les soldats de la rue accoururent.
Assouan profita de la confusion pour passer sa main dans le manteau de la jeune fille et il chercha sa bourse. Mais au lieu de ça, il tomba sur sa main. Tout se passa en une seconde, la jeune fille le regarda et il fut foudroyé par son regard. La capuche tomba alors, découvrant le visage de la princesse, qui fut de suite reconnue par les gardes qui passait devant elle.
Elle partit alors dans la direction opposée en tenant toujours la main d’Assouan. Et la course débuta. Assouan reprit ses esprits et suivi la jeune princesse sans réussir à lui faire lâcher sa main. La poursuite dura peu de temps et finalement ils finirent par se cacher dans les écuries du palais, situées à l’extérieur de ce dernier, les chevaux faisait trop de bruit pour le sultan. Les soldats passèrent plusieurs fois mais ils ne cherchèrent pas dans le grenier à foin où les fugitifs étaient cachés.
Ils étaient assis dans la paille, les genoux repliés contre leur corps et se tenant toujours la main. Ils attendirent un petit moment avant de se regarder. Les palefreniers étant partis à la fête, ils ne craignaient rien.
« _Qui est-tu? Demanda alors Mirah de sa voix douce.
_ Je suis Assouan, et toi?
_Je suis Mirah.
_Pourquoi tu te cachais?
_Pour ne pas me faire courir derrière comme tout à l’heure!
_Ah! … Mais tu es qui pour devoir te cacher ainsi?
_Mirah, huitième fille du sultan… et toi tu es qui pour passer ta main sous la cape des gens?
_Un voleur… mais c’était mon dernier vol aujourd’hui! Regarde j’ai presque ce qu’il me faut jusqu’à la prochaine fête! » Dit-il en montrant la bourse du marchand.
Mirah vu alors en lui le moyen de s’échapper de sa vie silencieuse et futile qu’était celle du palais. Elle le regarda plus en détail et s’aperçut que le jeune homme qu’elle avait devant elle était plutôt bien fait : ni trop gros, ni trop maigre, il était assez musclé et avait les gestes vifs et agiles. Son visage était commun mais on pouvait voir l’intelligence briller au fond de ses yeux.
Assouan s’arrêta de parler de sa bourse quand il la vit le regarder avec envie. Il était plutôt mal à l’aise et ne savait pas trop quoi faire, ni dire. C’était la première fois qu’une fille le regardait aussi profondément, et il fallut que ce soit une princesse. Il était dans une position très désagréable et n’aimait pas du tout la façon dont tournaient les choses. Il s’imagina pourtant prince, n’ayant plus besoin de voler pour faire à peu près tout ce qu’il voulait. Il se vit alors dans les yeux de cette princesse et lui posa alors une question: «_Dit, c’est comment la vie de palais? »
Mirah se renfrogna, elle perdit son sourire et se cala contre son épaule.
«_ C’est silencieux, triste, morne, futile, et sans vie. Mon père ne veut pas de bruit et même les jeunes princes n’ont pas le droit de crier quand ils sont encore dans leurs berceaux. En fait, chaque bruit de trop, chaque cri d’enfant est enregistré dans un grand livre et pour chacun, dix coups de bâton seront donnés au fautif lors de son mariage…J’ai peur…
_Peur? De quoi? Tu as fait beaucoup de bruit?
_Oui, je suis une fille plutôt turbulente…J’aime jouer, courir, me battre avec les autres princes. Et quand j’ai demandé un jour combien de coups de bâton je recevrai quand je me marierai, l’intendant m’a répondu que je mourrai probablement…
_Ohh… euh, c’est pour ça que tu es partie?
_Oui et non… je voulais trouver un mari qui me protège et empêche ces horreurs. Et puis tu as un peu tout fait capoter… Je ne pourrai jamais revenir au palais. Même si je n’étais pas l’origine de la bagarre, le simple fait d’avoir fait donné l’alerte de ma fuite me vaudra une grosse punition. »
Assouan était très mal à l’aise, il avait contre lui une jolie fille, une princesse qui plus est, qui refusait de lui lâcher la main et qui par sa faute se retrouvait perdue dans un monde qui n’est pas le sien. Ce n’était plus une si bonne journée que ça.
Il prit alors son courage à deux mains et serra la princesse contre lui. Elle releva la tête, et ils se regardèrent droit dans les yeux. Leurs bouches se touchèrent et leur étreinte fut longue et sensuelle. Leurs corps reflétaient leurs sentiments, ils se serrèrent ainsi toute la nuit, faisant fi de ce qui était fêté au départ. Maintenant, ils ne seraient plus seuls.
Ils s’endormirent pendant les dernières heures de la nuit et furent réveillés par le hennissement d’un cheval au matin. Ils se relevèrent et remarquèrent que leurs mains étaient toujours l’une dans l’autre. Mirah embrassa Assouan une nouvelle fois et se leva silencieusement, comme elle avait dû l’apprendre.
«_Tu compte faire quoi maintenant? Demanda Assouan, inquiet.
_Je ne veux plus rentrer chez moi. Je veux voyager, partir loin de ce royaume et vivre avec toi!
_Mais…tu sais je ne suis qu’un voleur de quartier.
_Apprend moi les ficelles du métier, et partons vivre ailleurs!
_…D’accord… » dit-il après une longue réflexion.
Ils prirent la journée pour se connaître et préparer leur sortie de la ville, et deux jours après ils arrivèrent dans la ville voisine, plus petite mais aussi plus bruyante.
Là ils vécurent six mois d’apprentissages et de vie commune. L’adresse naturelle dont faisait preuve Mirah lui permit d’être une voleuse efficace et l’identité du voleur qui sévissait dans la ville n’était toujours pas connue quand elle décida avec Assouan de faire un grand coup avant de se trouver un coin tranquille pour vivre ensemble.
Le but était simple, voler le coffre du roi où était enfermé des pièces d’or et d’électrum. Pour cela il fallait agir dans la discrétion la plus stricte. L’acte devait être rapide et sans bavure. Ils décidèrent alors d’agir un moment où la salle du trésor était la moins vulnérable et où il paraissait inimaginable de commettre un tel acte.
C’est à dire lors de la fête de l’anniversaire du roi. Le bruit de la fête pourrait couvrir leur fuite et les gardes seront tellement tendus que le moindre bruit les rendraient fous et faciles à berner. Grâce à la connaissance de Mirah sur les passages secrets de la forteresse, ils s’infiltreront sans bruits et sans dangers.
Une diversion leur était nécessaire et c’est Assouan qui trouva le meilleur moyen de mettre tout les gardes sur une fausse piste : un feu d’artifice. Tout les gens vivant dans le silence du palais n’ont sûrement jamais entendu un feu d’artifice. Il suffisait à Assouan d’en lancer plusieurs dans les enceintes extérieures pour ameuter tout les gardes pendant peu de temps.
Ouvrir la salle du trésor étant un jeu d’enfant pour Mirah, il leur fallut attendre six mois encore pour passer à l’action.
Toutes les semaines qui suivirent, sous la couverture d’un messager, Assouan partait repérer les lieux et chaque fois qu’il revenait, ils passaient toute la nuit à se retrouver et planifier leurs actions.
Mirah, quant à elle, profita de ce temps pour préparer leur fuite vers la région la plus lointaine du royaume, les montagnes à riz. Elle acheta une cabane là-bas avec l’argent qu’elle avait volé et commença à mettre au point leur itinéraire de fuite. C’était plus dur qu’elle ne le pensait, il lui fallut trois jours de marche avec un sac plein de pierre pour arriver chez elle alors qu’en prenant un cheval du village le plus proche vers la ville où ils s’étaient établit, Assouan et elle, cela prenait huit heures. C’était suffisant pour brouiller les pistes et ils n’attendirent plus que la date arrive.
Ils arrivèrent le matin des festivités pour mettre en place les feux d’artifices. Mirah se montra très peu dans la foule, qui avait facilement oublié une princesse immatriculée qui troublait souvent la sérénité du sultan. Et Mirah fut bien heureuse d’être perçue ainsi.
Les souterrains n’avaient pas servit autant de fois que Mirah l’avait cru et il leur fut bien aisé de s’introduire dans les contreforts de la forteresse du sultan. Lors de la grande parade, les gardes du trésor étaient moins nombreux et s'ils lançaient leurs feux à ce moment là un peu partout dans la ville et la forteresse, ils pourraient alors mettre un terme à leurs enfances silencieuses et inintéressantes.
La fin de la grande parade silencieuse sera l’objet d’une surveillance décuplée, le moindre bruit sera sévèrement puni. C’est à ce moment là qu’Assouan et elle décidèrent d’activer les feux d’artifices. En cinq minutes, une centaine de feux d’artifices fusèrent dans le ciel et à travers les rues. Ce fut alors la débandade. Personne ne chercha à les éteindre mais plutôt à fuir les gardes furieux qui couraient partout.
Les gardes de la salle du trésor partir renforcer les rangs des autres et il n’en resta que les deux plus impressionnants pour le garder. Assouan les attira facilement avec le bruit d’une personne en fuite. Ce fut Mirah qui pénétra dans la salle du trésor et qui prit le coffre.
Tout se passa très vite. Assouan se faufila vite dans un autre passage secret et les gardes se rendirent compte qu’ils avaient été roulés et ils filèrent sans bruit à leur poste habituel, pour retrouver une salle ouverte et un coffre absent.
Mirah avaient fui depuis longtemps et quand la bonne alerte fut lancée, Assouan et elle sortaient de la ville à cheval vers le chemin le plus long. La nuit tombait et il était très difficile aux gardes de les chercher sans savoir qui était les voleurs, quelle direction ils avaient pris et combien ils étaient.
Les trois jours qu’avait nécessité le chemin prit par Mirah lors de son repérage ont permis au garde de fouiller leur cabane sans rien trouver. Une fois que les voleurs les plus renommés de la région arrivèrent chez eux, personne ne se douta que ce couple de cultivateur était en fait deux jeunes bandits dont l'une était princesse de sang royale.
Le soir de leur arrivée, ils cachèrent leur butin et se retrouvèrent dans leurs bras toute la nuit. Le câlin fut long et passionné. Ils décidèrent, le lendemain, de n’utiliser le trésor que petit à petit. Ils cachèrent leur secret au fond de leur maisonnette et préférèrent vivre comme tous les gens du village afin de ne pas se faire remarquer. Ils devinrent ainsi des cultivateurs et ils finirent leurs vies heureux et sans remords. Le sultan, qui avait abandonné la recherche de son trésor, mourut dans le plus grand silence.
[Ce texte a été corrigé. Afin de respecter l'évolution de ma plume, je préfère le laisser dans sa mise en forme actuelle. Si une erreur a échappé à ma vigilance, n'hésitez pas à me le dire. Merci de votre lecture ! ^^ ]
Commentaires
c'est très bien, cordialement.
bonjour merci de ta visite sur mon blog bien sûr que je voulais venir te voir je réponds a chaque personne qui vient j'ai lu ton hustoire de princesse voleuse et je dois dire que tu a beaucoup de talent mes félicitations ,je reviendrais lire les autres .trés bon week.end .bisous