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Titre du blog : L'onirothèque
Auteur : Kun
Date de création : 02-06-2011
 
posté le 03-06-2011 à 00:09:40

La fin de son monde

[Voici une lettre. Simple et claire, elle peut servir de base pour beaucoup de situations car elle permet d'extrapoler. J'ai trouvé l'écriture marrante à prendre dans le cadre des actualités de notre monde. Cela ne reflète en aucun point mes convictions (la violence - et de surcroît la mort - n'est jamais une solution!) mais pourquoi je me limiterai qu'à mon seul point de vue? Et bien voilà celui d'un extrêmiste de la déprime. Bonne lecture!]

 

"Jamais plus je ne recommencerai. Jamais. Cette vie ne me suffirait pas. De tout ce que j’ai fait, rien ne vaut ce crime ultime. J’ai tout fait pour en arriver là mais, une fois devant les faits, j’ai eu envi d’arrêter.

Penser mettre un terme à ce monde perverti et malsain ne peux se solder que par l’autodestruction. Beaucoup l’on comprit mais personne n’as eu le courage d’aller jusqu’où je suis allé. J’ai fait tout pour mettre un terme à ça. J’ai tout essayé, de la lutte pacifiste au sabotage d’opération militaire. Mais rien n’a fait. Les hommes se tapent toujours dessus.

Au bout d’un long chemin de réflexion, j’ai fini par trouver ce qui nous a menés dans ce gouffre sans fond. Ces choses sont toutes nées de la même ignorance, de la même xénophobie. L’homme ayant vu son pouvoir sur le monde a fini par se croire supérieur. Je ne peux remettre en place tout les extrémistes, éduquer tout les ignorants et apaiser les peurs de chacun.

Bizarrement tous les hommes sont rattachés à leur histoire. Tout ce qu’ils considèrent comme étant leur origine portent à leurs yeux une importance immense à tel point que la guerre ne cible plus que ça. Maintenant que l’on a trouvé au milieu de la ville la plus historique de monde la première trace de la pensée humaine, toutes les guerres convergent par là.

Je l’ai détruit. Comme on casse le jouet d’un enfant, je l’ai rendu inexploitable. Plus personne ne pourra s’en servir pour alimenter son dogme. J’ai rasé la ville par la même occasion. Tout ce qui portait à rendre plus fort les nations qui tentaient de s’en accaparer, l’origine fut rasé.

Il ne reste maintenant qu’un gigantesque cratère à la place de ce qui fut la ville la plus visitée, la ville la plus disputée depuis des siècles : Jérusalem. Un beau cratère de plus de cent kilomètre remplace les hauteurs de la ville.

Toute la vie qui s’y était installée malgré les conflits fut anéantie en quelques secondes. Le souffle a été ressentit par tout les sismographes de la planète et l’onde de choc fit sept fois le tour de cette dernière. Les retombées radioactives ont finis d’achever le peu de survivants.

Bien sûr, il y en aura toujours. Des gens qui se découvrent plus résistants qu’ils ne le croyaient. Des gens qui n’auraient jamais voulu subir cette atrocité mais qui auront leur vie à tout jamais orientée autour de ce choc. Et parmi ceux-là, seulement un ou deux parviendra à le surmonter.

Mais que dis-je ? Pourquoi je dis ça ? Suis-je moi aussi un survivant malgré moi ? Je n’ai jamais voulu mourir pour ça, mais j’aurai peut-être dû. J’aurai dû rester là. A coté de la bombe quand elle a explosée. Mais je n’ai pas eu le courage. J’ai préféré l’actionner à distance et regarder ce que j’ai fait. Contrairement à certains artistes, j’ai voulu survivre à mon œuvre.

Mon instinct de survie fut plus fort que mon désir de tout stopper. Et bien que j’ai réussi à faire les deux, survivre et mettre un terme à tout ça, je me sens encore coupable.

A vous, éboueurs, archéologues, militaires qui trouverez ce manuscrit. Je vous demande de bien vouloir le porter au monde. Que ces quelques lignes expliquent mon geste car je serai incapable de me justifier au tribunal international. Ma mise à mort sera sûrement ma peine, mais je ne dirai rien pour me défendre et j’espère que les psychologues se pencheront sur mon cas pour finir par dire au reste du monde : cet homme est celui qui a tué le plus de personnes, mais aussi celui qui nous a tous sauvé par la leçon qu’il nous a donné.

Encore faut-il que tout ça finisse par la paix…


L L, le 7 juillet 2017."

Manuscrit découvert dans son bureau après son jugement et sa mise à mort.