[Que dire... Comment sauver les gens quand on a pas la force ? Je n'en sais rien. Mais au moins, je peux essayer de leur redonner l'espoir. Soyez fort. ]
Elle se releva, couverte de sang. Il s’était jeté sur elle, il avait voulut la violer. La mort, elle avait vue la mort, dans la violence, dans la haine. Alors de grâce, de peur, d’épouvante, elle s’était défendu. De ses mains, de ses ongles. Elle l’avait frappé, encore et encore. Elle lui avait déchiré la peau, les yeux, les oreilles. Scarifié, saignant de partout, il avait finit par mourir… Qui, au monde spectateur, peut-il justifier la mort ? Qui, au monde, peut-il justifier la haine ? L’envie ? La jalousie ?
Seule la peur mène les gens au bout. Seule l’épouvante mène les autres à la mort des premiers. Et dans la spirale brisée, elle se releva. Noire, immaculée de sang, elle regarda les autres. La peur brûlait leurs yeux, la haine serrait leurs poings. Elle avait gagné sa vie au prix de la mort. Il n’y avait pas d’ultime offrande que celle-là. Même eux ne pouvait rien contre ça.
Et puis un bruit, sourd, palpitant, assommant. Elle voit la police. Tombe dans les bras d’un uniforme et se réveille dans une ambulance. Elle retombe, elle lutte encore pour sa vie. Son cœur boit goulûment chaque battement, chaque seconde de vie. Des mois, elle pouvait rester des mois comme ça. Elle, la première partie toutes les autres. La première femme dont la peur s’est transformée en force.
Il y eu une prière. Une symphonie, douce comme quelques notes de guitare, qui annonça la fin. La fin du monde, du monde perdu.
Dorénavant, chacun sera égal à l’autre, chaque émotion deviendra réalité et chaque idéologie deviendra peur. L’individualité régnera.
Elle ne sera pas adulée. On la remerciera, on la soutiendra. Elle, et toutes les autres pour un amour qui n’attendait plus que ça.
Le jour de son réveille à l’hôpital, elle sut. Elle ne se leva pas, et ouvrit les yeux et remercia. Elle remercia la nature, l’essence, la déité et la communion. Tout. Tout avait enfin bougé. Le premier mouvement fut celui de la haine, mais il avait brisé la spirale. Et alors plus rien ne retenait l’égalité. Chacun pouvait se défendre à la hauteur de son oppression et les miracles passés ne furent que prémices.
Désormais, l’oppresseur risquait sa vie à chaque instant. La nature morale édicta ses lois et chaque agression enclenchait une réponse disproportionnée. Le loup de l’homme n’est plus.
Toi, bénis ton tour qui viendra. Brise ta spirale et envole-toi. Embrase tes ailes et hurle. Tout le monde saura que tu pries, pour tout ceux et toutes celles qui sont opprimés qui sont seuls, qui sont détruits, au bord du gouffre…